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Un témoin clé, mais décédé

02/06/2025

Le futur est déjà là

Un témoin clé, mais décédé : l’IA donne la parole aux absents

C’est une scène de procès comme on en voit rarement. À la barre, les proches d’un homme assassiné témoignent. Puis soudain, l’écran s’allume. Le visage de la victime apparaît. Il parle. Il s’adresse à son meurtrier, en direct. Sauf qu’il est mort depuis deux ans.

C’est grâce à la technologie deepfake et à l’intelligence artificielle que cette performance posthume a été rendue possible. Ce témoignage vient de Wendell Goney, un homme tué par balle en Floride. Sa femme, Leila Goney, a fait appel à l’artiste et chercheur Dr. Ahmed Elgammal pour générer un avatar parlant de son mari. À partir de vidéos personnelles, la voix et les mimiques de Wendell ont été recréées, pour offrir à sa mémoire une dernière tribune.

https://www.youtube.com/watch?v=cMs-_8etNts

Pourquoi ce signal faible est fascinant ?

Ce n’est pas la première fois qu’on fait parler les morts avec des IA, mais c’est une des rares fois où cela entre dans une procédure judiciaire.

On avait vu des projets artistiques ou mémoriels, comme Re;memory, ou même des résurrections numériques de célébrités à des fins publicitaires. Mais ici, c’est dans le cadre d’un procès, avec une portée émotionnelle, éthique et juridique très forte. Ce n’est plus de la spéculation : c’est un tournant.

Ce signal faible dit beaucoup de notre époque :

  • La montée en puissance de la technologie émotionnelle : celle qui n’imite pas seulement la voix ou le visage, mais prétend faire revivre une intention, une personnalité.
  • Le flou croissant entre ce qui est vivant, vivant numériquement, et présent émotionnellement.
  • Et surtout : la mutation de nos rituels judiciaires et sociaux, confrontés à des formes inédites de présence.

Et demain, qu’est-ce qu’on imagine ?

On pourrait imaginer des “testaments émotionnels”, où l’on enregistre non seulement nos volontés mais aussi nos messages d’outre-tombe, personnalisés pour chaque proche. Des archives sensibles, nourries par nos traces numériques, générant des conversations post-mortem pendant des années.

Les tribunaux devront peut-être créer une catégorie spécifique : “Témoignages générés”. Avec des avocats spécialisés dans la “preuve émotionnelle simulée”. L’idée même de la confrontation entre vivants pourrait être redéfinie.

🔍 Où est-ce qu’on a trouvé notre signal faible ? https://usbeketrica.com/fr/article/aux-etats-unis-un-homme-s-adresse-a-son-meurtrier-via-un-avatar-genere-par-ia.

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