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Et si les lignes régionales étaient l’avenir du rail français ?

20/09/2025

Et si le futur des mobilités ne se jouait pas seulement dans les métropoles ? Alors que l’attention médiatique se tourne vers les nouveaux TGV INOUI, un virage plus discret s’opère ailleurs : dans les petites gares de campagne, avec des trains plus légers, sobres et accessibles.

C’est ce qu’incarne Draisy, prototype de train électrique conçu pour relancer les lignes rurales. Et il n’est pas seul : derrière lui, une série d’investissements publics et ferroviaires vient redessiner l’avenir du rail dans les territoires oubliés.

Les nouveaux visages du rail local

Draisy est le fer de lance de cette dynamique. Développé par la SNCF et le constructeur CAF, ce petit train électrique de 80 à 100 places est pensé pour les lignes dites “capillaires”, aujourd’hui trop coûteuses pour des TER classiques. Ultra-léger, il se recharge en deux minutes seulement et promet une exploitation bien plus sobre en énergie et en coûts. Les premiers essais sont prévus dès 2026.

https://youtu.be/4SUAuxuDy1k

À côté, d’autres projets se dessinent. Le train hybride Régiolis, déjà en circulation, combine moteur électrique et thermique pour réduire l’empreinte carbone sur les lignes partiellement électrifiées. Le train à batteries, testé en Nouvelle-Aquitaine, ouvre une alternative aux coûteux travaux d’électrification des lignes rurales. Enfin, la SNCF mise aussi sur l’hydrogène avec Coradia iLint, déjà en test dans plusieurs régions françaises, pour remplacer le diesel sur les parcours les plus longs.

Pourquoi ce signal faible mérite notre attention ?

Parce qu’il renverse notre imaginaire ferroviaire. Pendant des décennies, le symbole du progrès, c’était la vitesse : du TGV Sud-Est au projet de nouvelles rames INOUI, tout semblait se jouer dans la course aux minutes gagnées entre Paris et les grandes métropoles. Ici, c’est l’inverse : le pari est de rendre à nouveau accessibles des territoires oubliés, avec des trains plus petits, plus sobres, mais tout aussi innovants.

Ce signal faible est mérite aussi notre attention parce qu’il bouscule la géographie politique du rail en France. Pays centralisé par excellence, la France a longtemps pensé son réseau en étoile, tourné vers la capitale. Or ces nouveaux trains proposent une autre vision : celle d’un maillage plus horizontal, reliant petites villes et campagnes entre elles, redonnant un rôle stratégique aux gares rurales.

Et demain, qu’est-ce qu’on imagine ?

On peut imaginer un futur où ces trains légers et hybrides ne sont plus des expérimentations isolées, mais le cœur d’un maillage ferroviaire plus équilibré. Que les lignes régionales ne se contentent pas de relier les grandes villes à la capitale : elles créent un réseau dense, permettant aux villes moyennes et aux campagnes de se connecter directement entre elles.

Des gares rurales comme hubs de services : points d’accès multimodaux intégrant vélos en libre-service, covoiturage, livraison de colis, mais aussi services sociaux et culturels, pour que chaque gare devienne un véritable centre de vie local.
Un maillage plus équilibré, à l’allemande : en s’inspirant de nos voisins, les lignes régionales françaises pourraient relier directement les villes moyennes entre elles, sans dépendre du passage par Paris. Cela dessinerait une France polycentrique, où la mobilité locale devient aussi stratégique que la grande vitesse.
Le train comme patrimoine vivant : en écho aux trains touristiques suisses ou aux trains historiques britanniques, certaines petites lignes pourraient être réinventées comme des expériences culturelles, mêlant transport utile et mise en valeur du territoire.

Nos sources :

Le journal des entreprises : https://www.lejournaldesentreprises.com/article/econome-en-energie-le-futur-train-100-electrique-de-lohr-se-rechargera-par-les-rails-2122748?utm

Railtech : https://www.cerema.fr/fr/actualites/synthese-journee-nationale-petites-lignes-ferroviaires-du-18?utm_source=chatgpt.com